COUP D’ÉTAT EN ARGENTINE (24 MARS 1976) ET GUERRE DES MALOUINES (1982): LANGAGES DE LA MEMOIRE, TRAUMATISME ET TOURNANTS DE L’HISTOIRE

 

UNIVERSITÉ RENNES 2 – 24 ET 25 MARS 2016

 

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Réfléchir à la mémoire implique de revisiter le passé. Le remettre en question. Le relire. Poser le problème de l’utilisation des langages pour nommer le temps passé.

Le coup d’État civil-militaire en Argentine, le 24 mars 1976 (c’est-à-dire 40 ans, jour pour jour après la date proposée pour l’ouverture de ce colloque), est un tournant dans l’histoire nationale. Son point de brusque inflexion est la Guerre des Malouines (qui a commencé le 2 avril 1982). Nous partons de l’hypothèse qu’il y un « avant » et un « après » le 24 mars 1976, comme qu’il y a un « avant » et un « après » le 2 avril 1982. Ces événements ont provoqué l’instauration du terrorisme d’État (disparition forcée de citoyens, appropriation des enfants des opposants kidnappés, emprisonnements, assassinats, exils –dont un bon nombre en France). Cela fut suivi par l’apparition d’un nouveau modèle démocratique stable (le premier depuis 1930), par la création d’organisations non gouvernementales qui jouèrent et jouent toujours un rôle fondamental dans la construction de ce modèle (Mères de la place de Mai, Grand-mères de la place de Mai, Vétérans de la Guerres des Malouines), par l’instauration de politiques de mémoires et par la naissance d’autres langages esthétiques et sociaux qui répondirent à la terreur et qui permirent de comprendre les causes qui conduisent une société à s’autodétruire.

Les nombreux langages de la mémoire apparus ces quarante dernières années posent aussi le problème des croisements entre la théorie, l’esthétique et les phénomènes sociaux. Le métissage de ces voix hétérogènes révèle que la mémoire s’incarne en différentes corporalités, qui construisent et qui décontruisent l’histoire. Les photos comme acte de mémoire, la peinture, la littérature, la musique, etc., ainsi que les nouvelles formes d’organisation créées par la société pour répondre à la terreur, constituent autant d’invitations à plonger dans le passé. Il n’y a pas de mémoire sans temps présent, ce territoire fertile qui oscille entre souvenirs et oublis, et entre les différents types de mémoire: celle de victimes et celle des génocides. Entre le refus d’oublier, les débats et la mémoire comme un acte de réparation. Une société en situation de mémoire a tendance à ne pas répéter la pulsion de mort génocide.

Ce projet propose un plan à long terme, élaboré entre Córdoba et Rennes, qui va se traduire par l’organisation de rencontres tous les deux ans, entre les deux universités.

 

L'appel a communication a été publié sur:

Fabula

La Société des Hispanistes

La revue Amerika

Lire écrire, d'un continent à l'autre

 

 

PROGRAMME DU COLLOQUE

 

UNIVERSITÉ RENNES 2 – CAMPUS VILLEJEAN

SALLE DE RECHERCHE E 224 – BÂTIMENT E

 

JEUDI 24 MARS 2016

 

13h15 : accueil des participants

14h00 : ouverture du colloque

Françoise Dubosquet (Université Rennes 2) directrice équipe ERIMIT 4327) – Mirian Pino (Universidad Nacional de Córdoba, Argentine – coorganizadora del coloquio)

Néstor Ponce (Université Rennes 2/ERIMIT – coorganizador del coloquio)

14h30 – 15h00 : Conférence inaugurale

Miriam Pino (UNC) : « Un hijo del limo: el lugar de la poesía en la obra de Miguel Ángel Bustos »

15h00-15h30 : débat

 

Table 1 : COUP D’ÉTAT 1976 : AVANT ET APRÈS

15h50 : Antonio Ramos Ramírez (Université de Lorient/Université de Seville/ERIMIT) : « El golpe antes del golpe: las luchas de los docentes durante el Operativo Independencia en Tucumán »

16h10 : Liliana Marino (Université Rennes 2/ERIMIT) : « El mundo de la cultura durante la dictadura militar : el proyecto cultural del llamado Proceso de Reorganización Nacional »

16h30 : débat

 

TABLE 2 : LANGAGES DE LA MÉMOIRE, FICTIONS ET COUP D’ÉTAT

17h00 : Susana Gómez: « Negación del olvido: Julio Cortázar golpea las piedras »

17h20 : Marie Audran (Université Rennes 2/ERIMIT) : « Un nouveau langage à 40 ans du coup d’État : l’écriture de la hantise de Mariana Enríquez »

17h40 : Célia Duperron (Université de Bordeaux) : « El desplazamiento en Dos veces junio de Martín Kohan o la construcción de un nuevo lenguaje de la memoria »

18h00 : Ángeles Mateo del Pino (Universidad de Las Palmas de Gran Canaria) : « Cuerpo sitiado. Cuerpo sidado. Dictadura y enfermedad en Marta Dillon »

18h20 : débat

 

20h15 : repas

 

VENDREDI 25 MARS 2016:

 

TABLE 3 : MALOUINES, UNE PLAIE OUVERTE DANS L’ATLANTIQUE SUD

10h00 : Shelley Godsland (Universiteit van Amsterdam, Pays Bas) : « De combatientes a chicos: narrando la vuelta a casa de la Guerra de las Malvinas »

10h40 : Néstor Ponce (Université Rennes 2/ERIMIT) : « Osvaldo Soriano: la crónica del tiempo presente »

11h00 : Jean-Mairie Lassus (Université de Nantes) : « Les fantômes de la Nation dans Los pichiciegos de Rodolfo Fogwill »

11h20 : débat

11h45 : pause

12h00 : repas

 

TABLE 4 : MÉMOIRES, IMAGES, PASSAGES

14h20 : Lionel Souquet (Université de Brest) : « Reflets de la dictature et Anti-Œdipe chez Manuel Puig »

14h40 : José García Romeu (Université de Toulon) : « Novelas de la memoria: infancias bajo la dictadura »

15h20 : débat

15h45 : pause café

 

TABLE 5 : COUP D’ÉTAT, MÉMOIRES

16h00 : Jean-Baptiste Thomas (Université de Poitiers) : « La política del Estado frente al golpe de Estado de 1976 (Montoneros, PRT y PST) »

16h20 : Mario Ranalletti (Universidad Nacional de Tres de Febrero, Argentine) : « Jamás pensé que los argentinos serían tan locos : la planificación de la recuperación de las islas Malvinas en 1982 frente al legado de la represión ilegal »

16h40 : débat

 

17H00-17H30 : Conférence de clôture

Alicia Borinsky: (écrivaine, Boston University): “Crueldad de la memoria y memoria de la crueldad”

17h30 : Lectures de textes: Alicia Borinski et Néstor Ponce.

18h00 : Clôture du colloque

 

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